Les dégâts causés par les oiseaux dans les cultures, notamment les fruits et les céréales, peuvent être considérables. Cet article présente des techniques éprouvées pour effrayer efficacement les oiseaux nuisibles afin de protéger les récoltes.📊 A retenirUne volée de 5 000 étourneaux peut engloutir jusqu'à une tonne de nourriture en moins de dix jours, d'où l'importance de bien identifier les espèces d'oiseaux problématiques par type de culture.

Comprendre et évaluer les dégâts causés par les oiseaux

Les producteurs agricoles doivent régulièrement faire face aux ravages causés par les oiseaux dans leurs cultures. Évaluer la gravité du problème est une étape essentielle pour mettre en place une stratégie efficace afin de protéger les récoltes.

Identifier les espèces d'oiseaux nuisibles

Les dégâts occasionnés varient selon les cultures. Le tableau suivant répertorie les principales espèces d'oiseaux qui posent problème dans les cultures horticoles de l'Ontario :

CultureOiseaux problématiques
Cerises sucréesCarouge à épaulettes, quiscale, étourneau, merle d'Amérique, roselin familier, oriole, mouette
BleuetsMerle d'Amérique, étourneau, roselin familier, oriole, jaseur des cèdres
RaisinsMerle d'Amérique, étourneau, oriole, grand moqueur, roselin
Pommes HoneycrispCorneille, étourneau
Maïs sucréCarouge à épaulettes, étourneau, moineau, roselin familier

Un potentiel dévastateur

À titre d'exemple, une volée de 5 000 étourneaux peut engloutir jusqu'à une tonne de nourriture en moins de dix jours. Les dégâts subis par les producteurs peuvent donc être considérables si aucune mesure n'est prise pour effaroucher ces nuisibles.

Observer le comportement des oiseaux

Au-delà de l'identification des espèces nuisibles, les producteurs doivent également comprendre le comportement des oiseaux. Observer leurs habitudes permet de mieux cerner les zones à risque et d'adapter les techniques d'effarouchement en conséquence. Des critères comme le mode de déplacement des volées, leurs parcours habituels ou encore les périodes d'activité sont autant d'éléments à prendre en compte.

Évaluer l'ampleur des dégâts

Enfin, il convient d'estimer la quantité de culture susceptible d'être affectée par les oiseaux ainsi que leur nombre, afin de mesurer la gravité du problème. Cette évaluation permet de dimensionner adéquatement les dispositifs d'effarouchement à déployer et d'en optimiser l'efficacité.

Techniques visuelles et sonores pour effaroucher les oiseaux

Voici les méthodes d'effarouchement les plus efficaces visuellement et sonores pour tenir les oiseaux à l'écart des cultures.

Effaroucheurs visuels

Le recours à des effaroucheurs visuels constitue une méthode populaire parmi les producteurs de fruits et légumes. Parmi ces dispositifs, on retrouve:

  • Des CD réfléchissants suspendus dans les arbres fruitiers. Les reflets lumineux qu'ils produisent troublent la quiétude des volatiles.
  • Des cerfs-volants en forme de rapaces qui, en se balançant avec le vent, simulent la présence d'un prédateur naturel.
  • Des épouvantails anthropomorphiques confectionnés avec des vêtements usagés et de la paille.
  • Des ballons ou des têtes de chats lumineuses créant l'effet de surprise tant redouté par les oiseaux.

Techniques d'effarouchement sonores

D'autres systèmes font appel au sens de l'ouïe développé des oiseaux pour les dissuader d'approcher les parcelles. C'est notamment le cas:

  • Des haut-parleurs diffusant les cris d'animaux en détresse ou d'oiseaux de proie.
  • Des canons acoustiques réglés pour tirer des détonations sonores à intervalles réguliers. Couvrant en moyenne 4 hectares, ces dispositifs effraient instantanément les oiseaux qui se trouvent dans leur rayon d'action.
  • Des répulsifs à ultrasons inaudibles pour l'oreille humaine mais désagréables pour les volatiles. Idéaux pour les superficies jusqu'à 350 m².

Dispositifs combinant le visuel et le sonore

De plus en plus plébiscités par les producteurs, les plus récents effaroucheurs marient le son et l'image pour une efficacité décuplée. C'est le cas des canons intégrant des leurres visuels qui montent et descendent le long d'un mât en émettant des cris d'oiseaux en plein vol ou blessés. Quoique très dissuasifs, ces appareils nécessitent une distance minimale de 500 mètres des habitations pour éviter tout désagrément aux résidents.

Le choix et la disposition, clés de la réussite

Pour une lutte anti-oiseaux optimale, les producteurs misent sur une combinaison d'effaroucheurs et un déploiement stratégique de ces derniers. Le tableau suivant liste les principales caractéristiques des solutions évoquées :

SystèmeMoyen dissuasifSurface couverte
CD réfléchissantsReflets lumineuxVariable selon la disposition
Cerfs-volants/épouvantailsSimulation visuelleVariable selon la disposition
Canons acoustiquesDétonations sonores4 hectares en moyenne
Répulsifs ultrasonsSons haute fréquenceJusqu'à 350 m²
Canons avec leurres visuelsSons et effets lumineuxJusqu'à 4 hectares

Toutefois, il ne suffit pas de disposer de tels équipements. Leur efficacité dépend grandement d'un déplacement régulier afin d'éviter que les oiseaux ne s'habituent à ces dispositifs au bout de quelques semaines.

Techniques visuelles et sonores pour effaroucher les oiseaux

Les technologies modernes et l'avenir de l'effarouchement

L'avenir réside dans les nouvelles technologies pour effaroucher les oiseaux de manière efficace. Parmi les innovations, les drones font leur entrée dans le monde agricole en apportant une solution performante et respectueuse de l'environnement.

Drones d'effarouchement : une technologie récente en plein essor

En 2024, les drones spécialisés dans l'effarouchement des oiseaux se démocratisent auprès des exploitations agricoles françaises. Un modèle de base équipé de caméras, d'émetteurs d'ultrasons, de lumières clignotantes et de diffuseurs de cris de rapaces est disponible autour de 4 000 euros HT. Ces drones permettent de détecter les oiseaux présents dans les cultures et de les faire fuir rapidement en seulement quelques minutes. Ils peuvent suivre un tracé préenregistré ou être guidés manuellement.

Une utilisation encadrée par la réglementation

Bien que non létal, l'utilisation de ces drones reste encadrée par la réglementation française. Un opérateur doit assurer une surveillance constante durant les vols afin d'éviter que les oiseaux ne reviennent se poser une fois le drone parti. La loi vise à faire fuir les volatiles sans les blesser, dans le respect de la biodiversité.

À partir de novembre 2023, une nouvelle réglementation européenne entrera en vigueur. Elle devrait permettre de diminuer le coût d'achat des drones en supprimant certains équipements obligatoires actuellement en France, facilitant ainsi leur démocratisation auprès des agriculteurs.

Des appareils multifonctions

Au-delà de l'effarouchement, ces drones offrent d'autres fonctionnalités utiles à l'exploitation agricole grâce à leurs caméras embarquées. Ils peuvent réaliser de la cartographie des parcelles, surveiller le bon fonctionnement d'équipements comme les enrouleurs d'irrigation ou encore détecter d'éventuelles fuites de méthane sur les méthaniseurs.

Les constructeurs travaillent à développer de nouveaux usages comme la distribution de trichogrammes (insectes auxiliaires) pour lutter contre la pyrale du maïs par exemple. L'objectif est d'augmenter la charge utile transportable par ces drones pour en faire des outils multi-tâches.

Une solution efficace pour éviter les réensemencements

En Seine-et-Marne, un producteur de maïs a dû réensemencer 30 hectares en 2023 à cause des dégâts causés par les corvidés lors de la levée. L'utilisation d'un drone d'effarouchement dès l'arrivée des oiseaux lui a permis de réduire ce problème la saison suivante.

Les drones s'avèrent donc une solution d'avenir prometteuse pour protéger efficacement les cultures, à condition d'agir dès l'arrivée des volatiles et de les effrayer avant qu'ils ne s'installent.

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L'essentiel à retenir sur l'effarouchement des oiseaux dans les cultures

L'effarouchement des oiseaux dans les cultures utilise des méthodes traditionnelles visuelles et sonores, mais les nouvelles technologies comme les drones équipés de différents dispositifs offrent des solutions plus flexibles et mieux adaptées. Avec l'évolution de la réglementation européenne, ces solutions pourraient se démocratiser dans un avenir proche en ouvrant de nouvelles perspectives pour mieux protéger les cultures contre les nuisibles.